Cholesterol : le débat

Bref Compte Rendu de Flo, fait de mémoire, donc incomplet
Intervenants : B (médecin généraliste) F (association Terre de Santé)

Mini – sondage : Sur la cinquantaine de personnes restées pour le débat, une dizaine avait pris des statines dans leur vie.

Témoignages :
– le père d’une personne en prévention primaire (jamais d’infarctus) a arrêté les statines au bout de 3 mois à cause des douleurs musculaires.
– Le beau père d’une autre, après infarctus, s’est vu prescrire des statines en prévention secondaire par son cardiologue sans plus d’explications que «prendre ou mourir». Abus d’autorité du au statut de «sachant» ?
Sur les conseils de sa famille et après une dure lutte avec son cardiologue, il a arrêté et il se sent mieux.
Question :
l’EZETIMIBE : est-ce une statine? Peut on continuer à le prendre sans risque ?
B : ce n’est pas une statine, mais une molécule qui diminue l’absorption du cholestérol au niveau digestif.
Ces molécules n’ont pas prouvé qu elles réduisaient la mortalité cardiovasculaire ou globale.
Q : Comment expliquer que malgré ces faits accablants et la connaissance d’études biaisées avant les années 2000 les médecins ne revoient pas leurs positions et continuent de prescrire des statines en 2017?
B : les données ne sont pas aussi claires dans la vie quotidienne que dans ce documentaire.
En effet par le biais des statistiques il peut être présenté aux médecins que telle statine diminue la mortalité cardiovasculaire de 30%, ce qui en réalité peut ne pas être significatif (en fonction de la taille de l’echantillon). Parfois, lorsque les résultats escomptés ne sont pas au rendez vous, on change de formule statistique pour obtenir les chiffres voulus.
Il ne suffit pas d’être compétent pour analyser les articles, il faut aussi en avoir le temps !
Les médecins se réfèrent donc à de prestigieux journaux censés publier des articles de qualité, mais là aussi on découvre que la qualité et le sens critique ne sont pas optimaux.
Enfin, les meta-analyses, censées être le must des études, comportent un biais majeur : celui de ne pas inclure les études non-publiées car n’ayant pas validé l’hypothèse initiale.
F : Situation embarrassante pour les médecins qui n’ont ni le temps ni la formation pour examiner directement les études et doivent s’en réfèrent aux « sociétés savantes».
Récemment encore, une étude publiée dans le Lancet en 2016, avec liens d’intérêt avec le laboratoire, a été reprise par l’académie de médecine et la société française de cardiologie montrant seulement 0,1 à 0,25 % par an de risques d’effets indésirables avec la prise de statine. Peu après la Société Européenne de Cardiologie publie que ce risque est de 7 à 29% /an, soit 70 à 290 fois plus!!
D’une manière générale on a l’impression que les laboratoires veulent profiter du statu quo le plus longtemps possible sans faire trop de vague : peu d’études récentes et surtout pas de révision de la situation par les sociétés savantes.
Sur ce point il existe une pétition (M De Lorgeril avec l’ISPN) pour une ré-évaluation des statines par les autorités sanitaires (ANSM).
Lancée depuis octobre 2015, elle va passer la barre des 400 000 et nous vous invitons à la signer
http://petition.ipsn.eu/petition-danger-statines-cholesterol/index.php?utm_source=default&utm_campaign=default&utm_medium=video
Q : mesure-t-on le score calcique en Nouvelle-Calédonie?
B : Jamais vu sur les rapports des cardiologues
F : D’après DeLorgeril qui évoque cet indicateur dans le docu, «certains pensent que c’est le meilleur indicateur de risque cardiovasculaire» : cela n’indique ni que cet indicateur fait consensus, ni qu’il est vraiment « bon ».
La civilisation moderne aime les chiffres et l’approche mathématique, mais à l’heure actuelle l’approche clinique et l’examen du mode de vie du patient (activité, alimentation, pollution et prises de toxiques…) restent de loin les indicateurs le plus fiables.
Les médecins n’ont pas toujours le temps pour ça, cette approche est pourtant indispensable et rappelle celle de la naturopathie.
X : la clé d’une prévention réside dans l’alimentation cellulaire.
Voir les travaux du prix Nobel Linus Pauling dont le livre « Pourquoi les animaux de font pas d’infarctus » est peu distribué mais accessible via internet. F . Prix nobel en Chimie en 1954, grosso modo, il explique que des apports en lysine et vitamine C réduisent le taux d’une lipoprotéine et le risque d’infarctus.

Autre piste intéressante : le lien ancien entre cancer et athérosclérose : L’origine des plaques sont des mini tumeur des artères, ce qui explique d’ailleurs que les facteurs de prévention soient similaires pour les 2 problématiques
[NDR : le Dr Gernez évoque ce fait dans son mémoire adressé à l’Académie de Médecine en 1985. Le Professeur MILLIEZ quitte alors le Comité National d’Éthique en 1986 et parvient à faire publier « Cancérisation athéromateuse » dans une revue qui disparaîtra aussitôt (Objectif Santé – Edition Maloine).

Le relais sera repris néanmoins en février 1987 par la revue « Tensiologie » : « Athérosclérose et cancer : même combat ! » et l’officialisation finalement obtenue au congrès de Kyoto en 1988]
F : Heureusement et logiquement, la protection la plus efficace et prouvée contre les maladies de civilisation, dites aussi « dégénératives » est commune :
1 exercice physique régulier
2 régime alimentaire de type méditerranéen (végétarien ou pas)
3 pas de toxique (tabac, pesticides, pollutions de l’air…)
Q : sait-on combien on a d’infarctus en NC ?
B : jces données sont peut être disponibles à la DASS ou à l’ASS Autre : des infos sont accessibles (ISEE ?)
Q : La taxation de l’alcool soulève des questions ?

F : L’association Terre de santé fait partie de l’atelier « Alimentation Saine » du plan Do Kamo
Une anthropologue identifie les leviers d’action pertinents (maternité, milieu scolaire, cantine…) pour amorcer des changements de comportement ; on sait que c’est long.
Car la pression est collective : mes enfants quémandent des boissons et biscuits sucrées partout quand il vont au parc… .
Bon exemple récent à souligner de la journée du sport au Mont-Dore le 14 juillet dernier où toutes les boissons sucrées ont été bannies de la vente par les associations.
B : à propos des références culturelles et de notre rapport à l’alimentation.
Auparavant toute nourriture était bonne, qu’elle vienne du champ ou de la mer.
Et on ne pouvait jamais “trop manger” car l’activité physique était quotidienne, et il y avait des périodes de disette.
Par extension, tout ce qui vient du magasin a été considéré comme bon.
Aujourd’hui, les gens commencent à réaliser que l’alimentation peut être un poison.
Par ailleurs le taux d’activité physique s’est effondré, et le petit embonpoint recherché auparavant s’est transformé en obésité morbide
1 réponse
  1. cinecitoyen
    cinecitoyen dit :

    une suite logique à ces commentaires serait donc un documentaire sur les pbs d’obésité dans le Pacifique
    Cinecitoyen espère pouvoir projeter avant la fin de l’année, en accès libre et ouvert à tous, le film “la montée des gros” qui témoigne de ce problème de société en NCalédonie et en Polynésie

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